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Message  Lydia p Dim 22 Mar - 18:21

pour ceux qui sont pas au courant, Vanina a envoyé un mail mais certain ne l'ont pas eu. Le voici :
Bonjour,

En raison de la manifestation nationale du mardi 24 mars (Rdv 11h Gare d'Amiens pour train de 12h13), et comme je vous en avais informé, le cours de parenté n'aura pas lieu ce mardi 24 mars.

En revanche, voici en fichier attaché, le cours (qui comprend le cours précédent du mardi 10 mars, que vous avez déjà eu; et celui du 24 mars). Je vous demanderai:

- de le lire très attentivement (surtout la partie "les 5 grands champs de la parenté")
- d'informer vos camarades dont je n'ai pas les adresses et de leur faire parvenir le document
- ce document pourra être aussi retiré à mon bureau mercredi 25 mars entre 12h30 et 13h30.

Je ferai une courte interrogation au cours suivant, le mardi 31 mars, pour vérifier que le cours a été bien lu.


Bonne fin de week-end à tous,

Vanina Bouté

Lydia p

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Message  Lydia p Dim 22 Mar - 18:23

Donc voici le cour (pour ceux qui prefere que je leur envoie en format Word donnez moi votre mail):
Anthropologie de la parenté
COURS 1
Introduction

Introduction. A quoi servent les études sur la parenté ?
Importance de la parenté qui a largement imprégné la discipline anthropologie. Pourquoi : pour comprendre la société, les chercheurs ont classé les différents types d’organisation sociale en deux catégories : les organisations fondées sur la parenté auxquelles on appartenait systématiquement (et c’est surtout le cas des sociétés restreintes, soit des sociétés de petite taille), et celles fondées sur des associations libres.
Dans les sociétés restreintes ou traditionnelles, on ne peut comprendre les structures sociales sans se référer à la parenté. En effet, au sein de ces sociétés, les individus doivent nécessairement former des groupes de coopération. Ces groupes sont d’abord formés sur la base de la parenté. En conséquence, la sécurité et le destin d’une personne sont entre les mains de ses apparentés. La parenté engendre une entraide qui est vitale pour des activités comme la chasse, l’agriculture, la guerre, etc.
C’est par la parenté que les individus reçoivent les premiers éléments de leur statut et de leur identité sociale. Leur position, en tant que membre d’un groupe de parents, implique un ensemble de droits et de devoirs. Elle implique également des types de comportements, des échanges économiques, rituels, la coopérations, etc. Ces types de comportements (relation d’évitement, à plaisanterie, d’obéissance, etc.) sont notamment marqués dans la relation aîné/cadet, parent/enfant, mari/femme, frère/sœur, oncle/neveu, et avec tous ceux qui sont des conjoints potentiels ou au contraire prohibés.
Si la parenté est cruciale dans les sociétés traditionnelles, sa place dans les sociétés industrielles n’est pas non plus négligeables. Une grande partie de notre législation porte en effet sur la famille et sur les droits de succession. Certes, elle ne préside pas entièrement à l’organisation sociale – comme dans les sociétés traditionnelles ; quoiqu’encore, la prégnance de nombreuses grandes familles reste importante– au niveau économique, politique. On sait aussi l’importance d’être le « fils de » pour briguer un poste, un mandat politique, un rôle dans un film, etc. R. Deliège évoque également les études menées dans des quartiers de Londres dans les années 1980 où il s’avérait que une bonne partie des hommes trouvait un emploi grâce à leurs relations familiales ; que les femmes interviewés avaient, elle, rencontré leur mère durant les 24h précédant l’entretien.
De plus, dans les sociétés occidentales, la parenté reste importante au moins au niveau du sentiment. Si un cousin germain, perdu de vue depuis longtemps, faisait appel à nous pour le tirer d’embarras, ne nous sentirions-nous pas certaines obligations à son égard pour la seule raison qu’il est notre cousin ? Et ne nous sentirions-nous pas ravi, de façon parfaitement irrationnelle, de découvrir l’identité de notre arrière-arrière grand-père ?
Pour l’anthropologue, donc, qui s’intéresse à l’étude comparée des sociétés et des cultures en tous temps et en tous lieux, aucune société n’est plus importante qu’une autre : celles qui ne sont pas axées sur la parenté (et ce ne sont pas uniquement les sociétés industrielles occidentales) doivent être considérées sur le même plan que celles qui en sont obsédées. Car aucune société, jusqu’à présent, n’est parvenue à se dispenser d’un minimum de relations sociales fondées sur la parenté.
Comprendre donc la diversité de ces relations sociales fondées sur la parenté sera l’objectif de ce cours qui sera découpé en plusieurs séances :




I. Historique de la parenté dans les études en sciences sociales
On distinguera deux grands temps dans les études de parenté : celles imprégnées par la pensée du 19ème siècle et qui ne sont pas uniquement des études faites par des anthropologues ; les études de parenté conduites durant le 20ème siècle par des chercheurs en anthropologie.

1. A l’origine de l’anthropologie de la parenté
Trois facteurs sont importants pour comprendre l’essor des études sur la parenté en anthropologie.
les études historiques où les philosophes et les savants enquêtaient sur le mode de développement des institutions sociales.
2) la doctrine de Darwin, qui bouleversa durant la 2ème moitié du 19ème siècle, les sciences biologiques mais aussi la pensée sociologique : dès lors l’évolution de l’homme conduit à une réflexion sur l’évolution des sociétés ;
3) l’entreprise de colonialisme lancé à grande échelle au 19ème siècle qui conduit à des grandes enquêtes sur les institutions sociales et juridiques – et donc les formes de parenté – des pays colonisés – mais je ne m’attarderai pas sur ce point.

1) Les juristes
Les premiers auteurs d’une réflexion sur les sociétés autres ont été amenés à s’intéresser à la parenté pour essayer de comprendre l’évolution mais aussi l’origine des institutions sociales dans les sociétés occidentales.
Les premiers à s’y intéresser furent les juristes. Les raisons en sont simples : il fallait comprendre les règles régissant le mariage, l’héritage et la succession. Les enjeux semblent évidents : toute société s’attache à garantir, d’une manière ou d’une autre, la transmission des biens et du statut social lors du décès d’un individu. Et cette transmission avantage généralement un parent.
Une part importable de tout système légal, y compris le notre, est ainsi consacré aux règles de transmission : qui succédera à qui (en ce qui concerne les titres de noblesse, le pouvoir, lorsque celui-ci est héréditaire), et qui héritera de qui et de quoi (ordinairement, des biens mais aussi des obligations et des devoirs). Mais cela suscite évidemment de nombreuses questions qui doivent être codifiées par chaque société : si les individus héritant sont en général les « proches parents », il faut établir un ordre de préférence : laissera-t-on hériter tous les enfants, fils ou filles ? Ou seulement les fils ? Et en ce cas, tous les fils ou seulement l’aîné ? Comment établit-on la légitimité des enfants ?
Toutes ces questions et d’autres encore forment l’essentiel des problèmes traités par le code civil, code qui régit tout ce qui touche au mariage, aux relations et obligations entre parents, à la légitimité, à l’héritage et à la succession.
Pourtant, même parmi les nations européennes, ces codes diffèrent, et souvent très sensiblement. Les juriste qui ont entrepris de les comparer se sont alors interroger sur les raisons de ces différences. Et pour cela, ils se sont référés au droit romain, parce qu’il constitue la base de la plupart de ces codes (qui ont ensuite évolués différemment). Ils ont donc cherché : d’une part, à rechercher les fondements de ce code dans les formes d’organisation sociale de la Rome antique ; d’autre part, à comparer et à comprendre l’évolution des différentes formes de transmission, héritage, etc.
Ce sont ces juristes qui ont donné les premiers travaux sur la parenté à partir de l’étude de sociétés passées. Ils sont alors fortement influencés par le courant de pensée évolutionniste qui traverse tout le 19ème siècle.

2) Les auteurs évolutionnistes
Un bref rappel. La plupart de ces auteurs se passionnèrent pour les études de parenté en tâchant de découvrir et de découper de grands stages d’évolution des formes de familles par lesquelles toutes les sociétés étaient censées passées.
L’humanité aurait connu un 1er état de promiscuité. Qui aurait cédé la place à un système dans lequel les liens généalogiques se déterminaient par les femmes seulement. Puis un autre, où la détermination de la parenté passait par les hommes. Enfin, dans une dernière phase, auraient prévalu la monogamie et la détermination des liens généalogiques à la fois en ligne masculine et en ligne féminine.
Bien évidemment, ces travaux n’ont plus aucun intérêt aujourd’hui. Les auteurs n’avaient pas compris que les systèmes de parenté ne peuvent pas faire l’objet d’une évolution cumulative (améliorer) comme celle qui affecte la technologie. De plus, à la différence des inventions technologiques, les systèmes de parenté ne sont pas hiérarchisables : il n’y en a pas de meilleurs ou de pires, de progressistes ou de rétrogrades : ils représentent simplement des choix possible.
Et les évolutionnistes ne surent pas voir que tout l’humanité n’avait pas forcément suivi la même évolution, qu’il existait diverses voies, différentes alternatives.


2. Les études sur la parenté en anthropologie au 20ème siècle
Les approches se transforment. Il ne s’agit plus de comprendre l’évolution des formes de famille, mariage, etc. Mais de comprendre le fonctionnement, la raison d’être de telle ou telle type d’organisation. Plus exactement : pourquoi une société adopte-t-elle telle forme d’organisation (fondée sur la transmission par les femmes par exemple) et quelles en sont les implications ?
Par exemple, Malinowski s’intéresse, aux îles Trobriand en Mélanésie, aux sentiments et comportements entre parents. Il veut alors montrer que ces sentiments sont déterminés par les institutions. En l’occurrence, dit-il, le fait que la société trobriandaise soit matrilinéaire (transmission par les femmes, le père a peu d’autorité dans la maison de sa femme où il va vivre, la figure d’autorité est celle du frère de la mère), donc, le fait que cette société soit matrilinéaire fait donc que la figure du père n’est pas autoritaire. Et qu’il n’y a donc pas de rivalités potentielles père-fils, et donc pas de complexe d’Œdipe.

Durant la 2ème guerre mondiale, les études de parenté sont entrées dans une nouvelle période, celle de l’analyse des structures. On distingue alors deux positions, l’une de l’école anglo-saxonne qui met l’accent sur la filiation ; l’autre née du structuralisme français et qui met l’accent sur l’alliance.
L’un des piliers de l’école anglo-saxonne est Radcliffe-Brown dont on a vu, précédemment qu’il était l’un des 1ers à utiliser la notion de structure (mais avec un sens différent de celui de LS). Pour RB, les sociétés se maintiennent, c’est grâce à une continuité structurelle, tout comme les organismes biologiques : les cellules changent, la structure demeure. Ou encore, nous dit-il : « On peut considérer un système de parenté (i.e. de consanguinité et d’alliance) comme un ensemble de dispositions qui permettent à des personnes de vivre ensemble et de coopérer selon des règles de vie sociale ». Mais pour cet auteur, c’est la filiation qui prime : « la parenté est basée sur la filiation, et ce qui détermine d’abord le caractère d’un système de parenté, c’est la façon dont la filiation est reconnue et établie . L’auteur a fini par imposé cette perspective à ce qu’on pourrait appeler « l’école anglaise des groupes de filiation » et il est certain que l’orientation africaine de cette école a favorisé cette évolution théorique : en Afrique, la filiation semble l’emporter sur l’alliance dans la dynamique des relations de parenté.
L’œuvre centrale du structuralisme français est sans conteste : Les structures élémentaires de la parenté de Claude Lévi-Strauss. L’auteur part de l’observation suivante : les prohibitions de l’inceste touchent, selon les sociétés des parents différents – dans une société la mère, dans une autre la sœur, dans une autre des cousines, etc. Mais partout, il existe bien un interdit sur l’inceste. En d’autres termes, toutes les sociétés ont élaboré une règle concernant les conditions de mariage (avec qui se marier, avec qui il est interdit de se marier).
Cette règle sociale – la prohibition de mariage avec certains parents, la seule universelle, marque pour Lévi-Strauss, le passage nature-culture. On y reviendra dans le cours suivant.

Les années 1970 sont marquées par un rejet des études sur la parenté. Les auteurs, surtout anglo-saxons, contestent alors l’existence de l’universalité des phénomènes de parenté (du mariage, de la famille, etc.). Ils contestent donc ainsi la possibilité de les aborder de façon comparative. C’est un courant plus général, dit « post-moderne » qui s’oppose, plus globalement, à toutes les visées jugées trop universalistes.

Les études sur la parenté dans les sociétés occidentales contemporaines :
Jusque dans les années 1970, les études de parenté sur les sociétés occidentales (à part des Histoires de la famille) sont quasiment inexistantes. On justifiait alors du fait que, dans notre société, les relations de parenté joueraient un rôle secondaire dans la vie sociale ; elles auraient été supplantées par les rapports économiques, politiques et administratifs. Pourtant, comment alors justifier l’attachement quasi viscéral de notre société à des institutions comme le mariage, l’autorité paternelle, les droits et devoirs des héritiers ? Il y a des pratiques qui découlent de notre organisation de la parenté, mais on n’y prêtait peu attention ; les coutumes et les pratiques relatives à la parenté relèvent, au moins partiellement, de l’inconscient, chez nous comme ailleurs.
Les rares études sur la parenté dans nos propres sociétés se sont alors tournées vers les populations jugées les plus « exotiques » pour les ethnologues, citadins, c’est-à-dire des paysans, vivant dans des localités reculées comme des vallées retirées ou des province lointaine. Ces études n’ont commencé que tardivement. Elles ont suivi des études précédemment menées par des généticiens, les géographes, les historiens et les démographes qui, eux, ont ouvert la voie dans ce domaine.

Lydia p

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Message  Lydia p Dim 22 Mar - 18:26

II. Les différents types de familles
A présent que nous avons eu ce rapide aperçu, essayons de lancer quelques définitions de ce que c’est que la parenté. Et des différentes formes de familles.

La parenté peut être réelle (la consanguinité) ou fictive (par l’adoption), ou encore être définie par des relations d’alliance. Consanguinité et alliance sont des données universelles mais qui ont des variations considérables.
Quand on parle de « parenté », il faut l’entendre dans le sens large : l’aspect biologique n’est alors pas le seul pertinent. Dans de nombreuses sociétés, de nombreuses personnes sont « parents » sans avoir forcément entre elles des relations biologiques (un peu comme les beaux-frères, belles-sœurs dans nos sociétés) : on peut être parents par l’alliance (le mariage), par l’adoption, le parrainage, etc. Prenons l’exemple des relations de compérage dans les Andes. Il s’agit de relations sociales nouées entre deux personnes et ce afin d’apporter du prestige à la famille ou simplement d’élargir son réseau social : l’une est le père ou la mère bio. de l’enfant, l’autre son parrain. Que l’on noue lors de la première coupe de cheveu de l’enfant. On peut choisir un parrain dans un groupe social très éloigné du sien ; deux compères peuvent ainsi appartenir à des groupes différents (indiens/métis), habiter des localités différentes (la campagne, la ville) ; il y aura des devoirs et entraide entre les deux mais la distance sociale ne sera pas abolie. Pourtant une relation de mariage sera impossible entre compère et commère, elle sera considérée comme incestueuse. Dans ce cas, ces liens de parenté purement fictifs prennent les relations biologiques comme modèle.
Inversement, avoir des relations biologiques n’implique pas non plus des relations de parenté : dans certaines sociétés, on peut être le géniteur d’un enfant, mais pas forcément son « père » ; on peut aussi par exemple, ne pas considérer certaines personnes avec lesquelles on est liée biologiquement (des cousins, des oncles et tantes, etc.) comme des « parents », c’est-à-dire qu’on ne remplira pas envers eux un certain type de devoirs et d’obligations. On verra donc que chaque culture établit, de façon arbitraire, les dimensions d’une famille, l’intégration de ceux considérés comme parents, les interdits de mariage, etc.
On voit donc que si toute société humaine tient compte des contraintes biologiques, aucun système de parenté n’est le résultat pur et simple de ces contraintes. C’est pourquoi on dit que la parenté relève de l’ordre de la culture et non pas de celui de la nature.


Un autre point important à retenir est que, pour fonctionner, la parenté doit forcément être limitée. Dans un groupe de consanguins, tous ne restent pas parents en dépit de liens biologiques. Si tel était le cas, tous les membres d’une société restreinte risqueraient d’être parents. Aussi, les sociétés définissent, chacune à leur manière, les parents proches, ceux avec lesquels les règles de comportement sont les plus proches, les parents éloignés et ceux qui ne sont pas – ou plus – parents. Par exemple, dans les sociétés occidentales, les descendants des 4 grands-parents sont généralement connus (les oncles, tantes, et cousins), mais les frères et sœurs des grands-parents parfois, des arrières-grands parents restent souvent inconnus. Inversement, d’autres sociétés ont une parenté très étendue : chez les Kulung Rai du Népal, on considère comme parents des personnes remontant à la 5e génération du côté du père et à la 9ème génération du côté de la mère.

On va à présent s’intéresser à deux principaux éléments. Dans un premier temps, ce qui caractérise les différentes formes de parenté à travers le monde, c’est-à-dire les 5 principaux champs qui permettent de caractériser un type d’organisation de parenté. On abordera donc: la terminologie, le mariage, la résidence, la filiation et l’héritage. En insistant plus ou moins sur certains aspects car ils seront repris et approfondis dans d’autres cours. Il y aura donc un aspect un peu technique de cette présentation qui ne doit pas vous effrayer car on reviendra sur tout cela avec des exemples à l’appui.
Dans un deuxième temps, on s’intéressera à ce qui « constitue une famille ». Ou autrement dit on se posera la question de savoir s’il est possible ou non de définir des noyaux minimums de familles, universels, à partir desquels les différentes formes de parenté se combineraient.

1) Les 5 grands champs de la parenté
1) La terminologie :
Dans le domaine de la parenté, chaque ethnie, chaque société, exprime, d’une manière originale, des concepts dont on peut dire au moins qu’ils ne sont pas traduisibles a priori dans n’importe quelle autre langue. L’ethnologue donc, en général, utilise les termes indigènes. Cependant, une telle méthode, si elle était systématique, empêcherait tout comparatisme. D’où la nécessité, pour l’ethnologie, de définir le contenu d’un petit nombre de concepts, dans notre propre langue, et qui deviennent indispensables à tout discours sur la parenté.
Voici quelques définitions minimales.

Tout d’abord, il faut préciser les symboles utilisés pour noter les relations de parenté (rond, triangle, etc.

Consanguins et alliés :
Dans le domaine de la terminologie : les critères principaux qui servent à distinguer entre eux les différents parents sont : l’âge, le sexe, la génération, la collatéralité et l’alliance.
Les sociétés traditionnelles classent généralement les apparentés dans différentes catégories selon qu’ils sont consanguins ou alliés.
Par consanguinité, on entend une relation sociale entre personnes qui reconnaissent qu’elles ont au moins un ancêtre commun, tandis que l’alliance est la relation créée par le mariage.
Les consanguins sont les ascendants, les descendants en ligne directe (père, mère, grand-père, petite-fille, etc.) et les collatéraux (germains, cousins).
On distingue donc les parents en ligne directe et les parents en ligne collatérale.
Les parents paternels sont donc les consanguins du père d’Ego ; les maternels, ceux de sa mère. Les parents en ligne directe sont nés les uns des autres ; ceux en ligne collatérale ne le sont pas ; ils ont toutefois un ancêtre commun. On distingue enfin entre parents ou cousins parallèles -issus de germains de même sexe – et parents ou cousins croisés – issus de germains de sexe opposé.

Mais nous classons les termes de parentés aussi en fonction du sexe (oncle-tante ; fils-fille). Et en fonction de la génération (génération des parents : père, mère, oncle). Génération des enfants : neveu, nièce, fils, fille. Un oncle fait toujours partie d’une génération supérieure lorsqu’on l’oppose à son neveu, quels que soient leurs âges respectifs.

Termes classificatoire et termes descriptifs
A ces différents types de parents – consanguins et alliés – sont associés différents termes de parenté. Dans la langue française, comme dans la langue anglaise, la sœur du père et la femme du frère du père sont toutes les deux appelées « tante ». L’absence de distinction terminologique marquée entre les consanguins et les alliés prouve que la distinction entre consanguins et alliés n’est pas cruciale en Occident. En revanche, dans de très nombreuses sociétés, elles sont distinguées et nommées par des termes différents. En effet, si la sœur du père est une parenté consanguine, la femme du frère du père ne l’est pas : c’est une alliée et dans les sociétés traditionnelles, les alliés ont un statut particulier, pratiquement jamais confondu avec celui des consanguins (réels ou fictifs).

Termes de parenté descriptifs : un terme de parenté est dit descriptif lorsqu’il ne peut désigner d’une seule catégorie de parents (père, mère, fils, fille). Ces termes désignent avec précision un parent en particulier.
Termes de parenté classificatoires : Un terme de parenté est dit classificatoire lorsqu’il peut désigner différents individus n’ayant pas exactement le même lien de parenté par rapport à Ego (« tante » qui renvoie à X personnes on l’a vu, « fille de ma grand-mère », « cousin », de même que grand-père, petit-fils ou belle-fille (épouse du fils ou fille de l’épouse).

Pour ne pas qu’il y ait de confusions entre les termes et les statuts réels des membres d’un groupe de parents (« oncle » par exemple : on ne peut pas savoir s’il s’agit d’un oncle, frère du père ou de la mère ou époux d’une sœur du père ou d’une sœur de la mère), on recourt aux abréviations suivantes :

En français En anglais
Père
Mère
Fils
Fille
Frère
Sœur
Mari
Epouse
Oncle
Tante
Neveu
Nièce Pe
Me
Fs
Fl
Fr
So
Ma
Ep
On
Ta
Ne
Ni F
M
S
D
B
Z
H
W
U
A
Ne
Ni Father
Mother
Son
Daughter
Brother
Sister
Husband
Wife
Uncle
Aunt
Nephew
Niece
e= elder = plus âgé ou aîné
y = younger= plus jeune ou cadet



Ce sont les abréviations en anglais qui sont le plus souvent utilisées par les ethnologues français ; c’est plus commode car trop de termes de parenté en français commencent avec les mêmes lettres.
Ces quelques termes permettent de désigner avec précision la quasi totalité des parents : ainsi un oncle sera identifié précisément comme : « frère du père » (en anglais : « father’s brother » ou FB, ou encore « frère de la mère » (Mother’s brother ou MB).

Enfin, la terminologie, c’est aussi une façon de nommer ses parents : appeler par exemple tous ses oncles paternels (frères du père) « père » et toutes ses tantes (soeurs de la mère) « mère ». Et les nommer de telle ou telle façon implique un ensemble de droits et devoirs. Il existe un certain nombre de combinaisons de nomination dans les différentes sociétés ; on y reviendra dans un prochain cours.

2) la filiation
Dans le domaine de la consanguinité, le sexe peut déterminer une catégorie importante de relation, celle de la filiation :
Selon la biologie, on est le fils de son père et de sa mère : mais dans un grand nombre de sociétés, la relation de filiation rattache l’enfant à la ligne de son père ou à la ligne de sa mère. (les cas limites étant ceux où l’un des deux parents n’est pas considéré comme consanguin ; par exemple, aux îles Trobriands, le père n’est que le mari de la mère ; pour les enfants, il est donc un allié).
D’une façon large, on peut définir la filiation comme un ensemble de règles qui définissent le statut d’un enfant par rapport à ses ascendants, principalement en privilégiant son lien par rapport à certains d’entre eux.

Il y a trois types de filiation :
a) la filiation unilinéaire : c’est à-dire que la parenté, soit l’appartenance à un groupe de parents, n’est transmise aux enfants d’un groupe légitime que par l’un des deux parents à l’exclusion de l’autre. Quand le père transmet la parenté, la filiation est patrilinéaire ; quand c’est la mère, la filiation matrilinéaire.
- on dit d’une relation qu’elle est patrilinéaire ou agnatique, si l’on décide qu’elle ne passe que par les hommes (donc, les enfants d’une femme ne font pas partie de sa parenté mais de celle de son mari)
- on dit d’une relation qu’elle est matrilinéaire ou utérine, lorsque elle ne passe que par les femmes (donc les enfants d’un homme ne font pas partie de sa parenté mais de celle de son épouse).
On parle aussi des parents agnatiques pour désigner les parents du côté du père ; et des parents utérins pour désigner les parents du côté de la mère.
Il faut cependant se garder de croire que ce mode de filiation est lié à la répartition de l’autorité. Ainsi, dans les sociétés matrilinéaires, les femmes ne détiennent pas forcément plus d’autorité que dans les sociétés patrilinéaires, et ce ne sont pas elles non plus qui détiennent les biens. Car dans de telles sociétés, si la transmission se fait bien dans la lignée de la mère, c’est le frère de cette mère qui détient lui l’autorité. La transmission se fait principalement de l’oncle maternel au neveu utérin. En d’autres termes, les biens et le statut d’un homme ne sont pas, après sa mort, transmis à ses enfants, mais bien aux enfants de sa sœur. Une société matrilinéaire n’est donc pas une société matriarcale, c’est-à-dire une société dans laquelle les femmes détiennent le pouvoir ou dominent les hommes (noter qu’il n’existe et n’a jamais existé aucune société matriarcale).

b) la filiation cognatique ou indifférenciée
Une relation quelconque où le sexe n’est pas retenu comme critère de sélection, est dite cognatique. Par opposition à la filiation unilinéaire, la parenté y est transmise aussi bien par le père que par la mère. En principe, tout individu a des droits et des obligations, des devoirs et des privilèges qui sont identiques envers ses parents paternels et ses parents maternels.
c) La double filiation unilinéaire (cas les plus rares) : on parle de double filiation unilinéaire. La filiation est ici reconnue des deux côtés mais pour des fins différentes. Les éléments (droits, devoirs, statut, biens) acquis dans la ligne patrilinéaire sont différents de ceux acquis dans la ligne matrilinéaire.
EX : dans la société wolof, l’enfant reçoit le nom de famille, le statut, l’héritage et la pratique du cultes des ancêtres du côté de son père ; mais il reçoit la qualité de sorcier en ligne maternelle. Chez les Yako du Nigéria, les enfants héritent des biens immobiliers fixes (les terres à cultiver, les maisons) et vénèrent les ancêtres en ligne paternelle ; les biens mobiliers (le bétail et l’argent) sont hérités en ligne maternelle. Vu sous un autre angle, à la mort d’un homme, ses terres et sa maison vont à ses fils et à ses agnats proches (pour lesquels il acquiert le statut d’ancêtre), tandis que son argent et son troupeau vont aux fils de sa sœur.
Chez les Juifs, la parenté est reçue en ligne patrilinéaire mais la judéité est transmise par les femmes.
Le cas des Yako du Nigéria, c’est un cas où seuls les fils héritent. Mais il y a certaines choses qu’on n’hérite que de père en fils, et de mère en fille : chez les Tallensi, au Ghana, la parenté est transmise selon un principe de filiation patrilinéaire ; mais les pouvoirs de sorcellerie sont transmis de mère en fille.

Voilà, pour finir et donner quelques chiffres, et pour donner un ordre de grandeur de l’importance de ces relations de filiation, utilisons les chiffres collectés par l’anthropologue américain Murdock sans Social Structure, qui rapporte que sur 250 sociétés recensées, 105 avaient une filiation patrilinéaire, 52 étaient matrilinéaires, 18 étaient bilinéaires et 75 étaient bilatérales.

Lydia p

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Message  Lydia p Dim 22 Mar - 18:26

3) le mariage
On l’a vu, les alliés sont distingués des parents par le sang. Le mariage justifie les relations, mais il permet aussi d’obtenir des alliés avec lesquels on aura des devoirs d’assistance mutuelle et des obligations de ne pas se nuire. L’union à travers le mariage créé en effet des liens d’alliance réciproque entre chacun des conjoints et les parents de l’autre. Qui peuvent cesser avec la mort ou le divorce.

Il y a deux sortes de mariages : celui , négatif en quelque sorte, qui interdit la recherche d’un conjoint possible parmi certaines catégories de parents ; et celui, positif, qui ajoute aux prohibitions, la désignation d’une certaine catégorie de parents (pas nécessairement biologiques) comme conjoint désirable (préférentiel), voire nécessaire (prescriptif).
Un exemple du 1er type serait le mariage dans les sociétés occidentales où, hormis ses très proches parents, le choix serait entièrement libre (mais de fait, il y a des « règles » : les frontières entre cultures, classes sociales, ou groupes professionnels, restreignent singulièrement le champ du choix. Chez nous, par ex., les conjoints se choisissent dans un cercle très restreint par rapport à la société globale.

Le mariage qui prédomine dans la plupart des sociétés est le mariage monogame entre un homme et une femme. Mais il existe aussi des mariages entre femmes. Chez les Nuer, une femme stérile est considérée comme un homme et peut donc hériter aussi du bétail. Elle peut offrir elle-même une compensation matrimoniale aux parents d’une femme qu’elle veut épouser. Elle a alors un contrôle absolu sur cette femme et sur les enfants qu’elle peut obtenir d’elle par le biais d’un géniteur mâle. Si cette femme est riche, elle peut même se permettre d’épouser plusieurs femmes. Ses épouses la traitent comme un mari, et leurs enfants l’appellent « père » . Cet exemple montre que le mariage peut être plus orienté vers le fonctionnement d’une société que sur les besoins sexuels des protagonistes.

Si donc le mariage monogame prédomine, le mariage polygame est néanmoins très fréquent.
La polygamie est par définition le mariage d’un individu avec simultanément plusieurs conjoints. La 1ère union matrimoniale est considérée comme le mariage primaire de cet individu ; les autres unions comme des mariages secondaires.
La polygamie a 2 formes : elle est polygynique (quand un homme se marie avec plusieurs femmes) ; elle est polyandrique, lorsqu’une femme a plusieurs maris (mais ce type de mariage est beaucoup plus rare, il est souvent du à des facteurs sociologiques comme au Népal ou au Tibet où les hommes sont semi-nomades. Le mariage polyandrique permet à l’épouse d’avoir toujours à disposition un mari pour s’occuper de la maisonnée).
Cela ne signifie pas non plus qu’au sein d’une société tous les couples doivent être polygame : en général, la polygynie accompagne un statut social élevé et est un signe de prestige (de toutes façons, prendre plusieurs femmes et élever du coup un grand nombre d’enfants nécessite une certaine richesse).
EX : Chez les Haoussa le fait d’épouser plusieurs femmes témoigne d’un statut social élevé (inversement, ne pas avoir d’épouse est signe de pauvreté, de misère). La 1ère épouse a le statu le plus élevé. Chaque épouse a également sa case, où elle range ses affaires et où dorment ses enfants. Lorsqu’il a beaucoup d’enfants, le mari possède une case séparée faisant face à celles de ses épouses. Les épouses y viennent à tour de rôle, 2 nuits chacune, afin de préparer la nourriture de la maisonnée. Pour parler des co-épouses, une femme emploiera un terme qui signifie littéralement : « ma jalouse », « ma rivale ». Le déplaisir que peut éprouver une femme à partager son époux est, dans une certaine mesure, atténué par le fait qu’elle dispose de plus de liberté pour se consacrer à ses affaires personnelles qui si elle régnait seule sur la maison.
Souvent, la première femme ne jouit pas d’un statut particulier. Les Nuer, par exemple, insistent sur l’égalité de toutes les épouses. Chacune cuisine à tour de rôle pour le mari, mais aucune n’aime cuisiner pour les autres femmes et leurs enfants. On dit que c’est un grand malheur pour un enfant de voir mourir sa mère. Il est alors pris en charge par une coépouse de son père et il ne s’agit pas d’une situation très enviable. Les Nuer affirment que c’est-ce qu’il est arrivé à la tourterelle et depuis lors son chant ressemble à la complainte: « giek, giek, gur », « mauvaise est la femme de ton père ».

Enfin, il faut encore mentionner deux autres types de mariage :
- le lévirat : pratique par laquelle la femme épouse préférentiellement le frère de son mari défunt. Le but du lévirat est de continuer la lignée. En d’autres termes, quand un homme meurt, un de ses frères (ou sinon un de ses agnats) a le droit – et souvent l’obligation – d’épouser sa femme et d’élever les enfants de celle-ci en son nom. On a même signe de cela dans la terminologie. Chez les Tamoul, une femme appelle le frère de son mari d’un certain terme, mais si son mari meurt ; ce terme change et devient « mari ». Même si elle ne l’épouse pas. Le lévirat est ainsi dans la terminologie. Chez les Wolof, la femme peut refuser la coutume du lévirat. Le frère cadet est cependant obligé de s’occuper des enfants de son frère mort.
- le sororat : c’est le procédé inverse : l’homme épouse la sœur de sa femme défunte ou si celle-ci est stérile. Les enfants nés de cette union sont alors considérés comme ceux de la 1ère épouse.

Dans la plupart des sociétés traditionnelles, le mariage est accompagné de transactions. Ces transactions prennent la forme d’une dot ou d’une compensation matrimoniale.
La dot représente les biens que la famille de la fille donne à l’époux ou à sa famille. Le système dotal existe surtout en Europe et en Asie (Inde, Chine). Les sociétés qui pratiquent la dot considèrent généralement qu’il n’est pas bon d’avoir beaucoup de filles car leur mariage est coûteux. En Inde, bien des mariages sont annulés simplement parce que les 2 familles n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le montant de la dot. En règle générale, plus le statut du garçon est élevé (notamment du fait de son éducation), plus la dot à verser est importante. Inversement, plus le statut de la fille est élevé, moins la dot est grande. La dot peut aussi être remise directement à la fille pour son ménage.
Opposée à la dot, est la compensation matrimoniale que l’on appelle en anglais « brideprice », « prix de la fiancée » - qui est un terme impropre car il ne s’agit pas d’une somme pour acheter une femme, mais plutôt d’une somme d’argent destinée à la famille de la fiancée et qui est une compensation pour la perte de la jeune fille comme membre actif de sa maisonnée d’origine. Au Laos, on dit par ex. lakha nom « le prix du lait » : soit qu’on verse une somme en échange du lait maternel que la mère a donné pour nourrir sa fille. Cette forme de compensation peut prendre la forme d’argent, de biens (animaux, autres) mais aussi de services : le futur marié va ainsi « faire gendre » chez la famille de sa femme. C’est-à-dire qu’il va vivre chez eux avec sa femme durant un certain nombre d’années, et donc participer aux travaux agricoles de cette famille, sorte de compensation puisqu’il est amené plus tard à emmener sa femme loin d’eux.

4) La résidence
Les règles de résidence définissent le lieu où habitera un couple après son mariage. Traditionnellement, on distingue 3 possibilités de résidence : patrilocale (ou virilocale), matrilocale (uxorilocale) et néo-locale. Le couple habite chez les parents de l’homme, chez les parents de la femme, ou construit une habitation nouvelle.
Il faut noter que le conjoint qui ne doit pas changer de résidence en se mariant jouit d’un certain nombre d’avantages par rapport à l’autre car il n’est pas obligé de s’éloigner de son univers familier. Dans le nord de l’Inde, par exemple, cet éloignement est douloureusement ressenti par la jeune épouse qui se trouve souvent transplantée dans un univers assez hostile. Les rapports entre une personne et sa famille/belle-famille varient considérablement selon le mode de résidence choisi.
Idem que précédemment : si l’on reprend les données de Murdock, sur 250 sociétés : la règle est patrilocale dans 165 d’entre elles, matrilocale dans 38, avunculocale (expliquer) dans 8, et néolocale dans 17, et bilocale (c’est-à-dire que les choix de la résidence patri- ou matrilocale est déterminée par d’autres facteurs que la filiation) dans 19 sociétés.

5) L’héritage
Aucune étude de parenté ne serait complète si elle négligeait l’héritage. Il semble aller de soi qu’un individu hérite de personnes qui sont toujours de proches parents dans sa lignée : son père, par exemple, dans les groupes à filiation patrilinéaire ; le frère de sa mère dans les groupes à filiation matrilinéaire.
Mais les modalités d’héritage peuvent varier d’une culture à l’autre et fournir d’utiles renseignements sur la signification de la parenté, ou sur l’attitude d’un groupe envers le fait de la parenté.

L’héritage peut être institutionnalisé en ce qui concerne des biens meubles et tangibles, mais aussi en ce qui concerne des qualités intangibles. Chez les Ashanti de l’Afrique occidentale, un individu hérite son âme de son père, tandis qu’il reçoit des biens matériels et un statut social des membres du clan de sa mère (cas de la double filiation unilinéaire dont on a parlé). L’origine de son âme entraîne l’interdit de mariage avec toute parente en ligne patrilinéaire sur 4 générations ; et cette interdiction vient s’ajouter à celle de se marier dans sa propre lignée.
Notons aussi que la succession et l’héritage font souvent l’objet d’une règle de primogéniture, qui fait décroître le statut entre les germains en fonction de leur ordre de naissance. La primogéniture donne le pouvoir ou la responsabilité à l’aîné. En définissant une priorité dans la succession et l’héritage, cette règle vise à réduire l’hostilité potentielle qui existe entre les germains.
EX : dans la Rome antique, la succession suivait la règle de primogéniture et concernait le culte des ancêtres qui se transmettait de père en fils. Le père, prêtre de la famille, initiait d’abord son fils aîné. La succession était ici confondue avec l’héritage de la propriété car le culte ancestral était lié à l’habitation, qui comprenait le tombeau des ancêtres, l’autel et la flamme sacrée (symbolisant les ancêtres). A la mort du père, l’aîné prenait possession du patrimoine entier. Ses germains vivaient sous son autorité, comme ils avaient vécu sous celle de leur père.
Le droit d’aînesse n’engendre pas forcément des rivalités. Dans la société peul, tous les fils d’un père reçoivent une part égale de vaches mais, suivant la règle de primogéniture, seul le fils aîné hérite du champ paternel. Les familles cultivent le champ en commun et partagent les récoltes ; mais, lorsque les membres du groupe commencent à devenir trop nombreux, les cadets se voient dans l’obligation de partir travailler dans un autre champ, ailleurs. Ce départ se fait de façon plus ou moins progressive et généralement sans rancune. L’aîné aidera ses frères dans les travaux de défrichage des nouveaux champs et le germain qui a le plus aidera les autres en période de pénurie.
Le droit d’aînesse n’implique pas nécessairement que des privilèges et des avantages. Il procure aussi des contraintes. Chez les Pramalai Kallar, en Inde, le choix du conjoint est pour l’aîné dicté par la tradition et ne relève pas de sa décision. Les cadets peuvent, quant à eux, contracter des unions plus librement.

On notera enfin qu’il existe des sociétés où il n’existe pas de droits réels de préemption en matière d’héritage. Chez les Indiens habitant la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord, les noms et les blasons auxquels avait droit un individu lui étaient donnés par les membres de son clan matrilinéaire. Mais un homme ne jouissait pas d’un droit absolu d’hériter les noms et les blasons de son oncle matrilatéral. Toutes les possessions de la lignée et du clan étaient propriété collective : noms, blasons, chansons cérémonielles, maisons, lieux de chasse et de pêche, etc. Le chef de lignée veillait à leur distribution dans ce qui lui semblait être le meilleur intérêt du groupe.

Lydia p

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